28 février 2021
Une furie !
Le temps est une furie
Déjà le printemps s'amorce
Je n'aime pas ce printemps
Il m'angoisse
C'est la première fois que je ressens çà
Depuis quelques jours mon humeur a changé...
C'est le spectacle des amandiers en fleurs
Mais pourquoi ? D'habitude, je renais avec le printemps et là … non.
J'ai envie d'arrêter le temps.
Heureusement depuis deux jours la température a baissé avec le souffle du mistral
Il ralentit la course, apporte la lumière
En février, ce n'est pas le printemps !
En février, les boutons de fleurs enflent comme les seins d'une femme brulante de désir mais l'orgasme attend, blotti, il n'est pas mûr, il n'a pas embrasé le corps jusqu'au bout des ongles. Février est court, il a hâte , il attend...
Et puis... cet hiver a manqué de froid. La sève n'a pas pris le temps de se reposer vraiment au chaud des profondeurs. Et elle remonte déjà, faiblarde sûrement. Les fruits tomberont pour certains, avorteront.
Tout çà n'a pas d'allure ! Je n'ai pas envie de ce printemps maintenant.
Attendre, retenir, se retenir, faire durer le plaisir, c'est bon... Contempler les abricotiers encore nus mais à boutons grenat.
En février, je veux la lumière et les nuits fraîches près du poêle.
En février, je veux la joie des journées qui s'allongent lascives et le chant des oiseaux qui s'affairent, excités par la faim qui les taraudent.
Ah ! février !
Pourtant, ce matin et depuis quelques jours, malgré les violettes qui tapissent les bois et la délicatesse de leur parfum subtil dans la rosée matinale, la coupe déborde...
Je me sens agacée, inquiète et tourmentée avec un artichaut dans le plexus solaire
C'est que depuis déjà un an, le vent a tourné.
Que sommes nous devenus ?
Des marionnettes exsangues ? Des pantins désarticulés qui attendent sagement l'autorisation de sortie.
Dans l'ombre, nous sommes sans trêve les tisseurs de rêves, les faiseurs d'utopies, les pêcheurs d'étoiles c'est notre opium. Nous savons besogner pendant des heures, des jours et des insomnies, recommencer pour la rime, la ritournelle, le pas de bourrée, le saut lifté… des jours encore en quête du temps perdu, sur le fil jongler dans la tempête, traquer l'étincelle, pour avec nous vous embarquer sur le radeau des chemins de traverses ! Celui qui agite, transforme, bouleverse, divertit
Aujourd'hui,nous avons besoin d'air et de lumière !
Fichtre ! C'est quoi ce bordel !
Ouvrons les portes de l'art, de la culture, des rêves et des utopies !
Laissons le vent s'engouffrer dans nos chemises !
Nous voulons voir vos sourires et vos émerveillements
Nous voulons vous voir danser, vous serrer et vous embrasser.
Nous aimons vos larmes et votre sueur
Nous n'avons pas peur ! !! Nous sommes responsables
Bon sang ! mourir d'ivresse et d'étreintes brûlantes oui !
C'est quand même mieux que de crever dans l'ombre et la solitude puisqu'un jour ou l'autre il faudra bien mourir
Comme vous nous manquez …
Comments