La rime se pose là, le rythme entraine la prose
Épouse d'un matin de plus, ou bien de moins
Les deux pieds sur les freins, debout je me cadense
Pour arrêter la course, un moment de silence
Contempler la grande ourse, l'espace d'une danse
Frôler l'éternité ...
Il faut que çà s'arrête, ruminations désuètes
Le temps coule dans mes veines, infatigable bête
Sortir de cet enfer, cet élan qui m'entraîne
Dans un siphon de peine, de jalousie, gang reine
Me dévoiler sans peur, oser être sincère
Que peut-il arriver, qui soit pire que me taire ?
Ne plus plaire à tous prix en attendant les « oui »
C'est de çà qu'il s'agit, je n'suis pas un produit
Je fais le lait le sang, quoi de plus puissant
J'engendre sous la lune depuis la nuit des temps
M'affranchir du confort,
D'la langueur sans ressort
Pourquoi s'évertuer ? le tout est déjà là
Courir après les autres au lieu d'aller vers soi
Paradoxe, confusion, intox, agitation
Ma langue sent le fiel, mes papilles veulent le miel
Regarder en arrière, pourquoi faire ? c'est vain
Les mémoires sont ancrées comme une vis sans fin
L'histoire est à créer, modeler, continuer
Ce passage éphémère, l'accepter volontiers
Le confort et les gains sont des appâts factices
qui font croire à certains que le bonheur existe
Acheter, amasser, entasser, exposer
Les objets et briller le torse là, bombé
Misérable dessein !
Misérables faquins !
De cette glue puante, je m'extirpe haletante
L'ivresse des hauteurs m'implore là, hurlante
Mais les deux pieds sur terre, je veux rester confiante
Le papillon m'appelle autant que l'amarante
Je ne suis pas seule, nous sommes des millions
En action, résistants au destin moribond
Excédés par ces hordes qui nous poussent au trépas
Le poète et sa rose dans les livres sont cois
La tâche est colossale, mais le colosse d'argile
Grain de sable on le sait, enraye la machine
L'horizon inconnu n'entrave pas l'ardeur
Le désir d'un destin plus grand que toutes les peurs
Hâte toi mon ami e, enfourche ta monture
Il est le temps venu de panser tes blessures
Il est le temps d'oser les folies que tu rêves
Allume les flambeaux et que monte la sève !
Allume les flambeaux et que monte la sève !
@Gabie la Rose

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